lundi 8 novembre 2010

Mon père, cet anti-héros ; Mon père, un grand-père héroïque...

Quatre ans aujourd'hui que mon père est décédé... Je me souviendrai toujours de ce mercredi vers midi où le téléphone a sonné... Ma mère avait retrouvé mon père mort étalé par terre dans la salle de séjour : crise cardiaque... Il est mort en solitaire comme il a toujours vécu : profondément seul... C'était un homme complexe, compliqué, un handicapé du cœur qui ne savait pas aimer ou plus exactement comment exprimer ses sentiments... Mais si je suis ce que je suis c'est aussi parce qu'il était mon père et que je me suis souvent construite en opposition à lui. Nous avions en commun d'adorer les enfants : mon père savait très bien s'occuper des touts petits : mes fils adoraient ce grand-père avec qui ils jouaient, disaient plein d'âneries au téléphone et qui prenait un malin plaisir à leur autoriser tout ce que nous nous ne voulions pas qu'ils fassent (style sauter sur les lits ou les canapés par exemple...). Malgré son côté sauvage, il savait aussi amuser la galerie lorsqu'il n'était pas envahi par ses démons... La fin de sa vie n'a pas été la meilleure ; je crois qu'il n'en attendait plus grand chose mais sa mort a été pour nous tous un tel choc ! C'est lorsque les personnes ne sont plus là que l'on se rend compte de l'importance qu'elles ont dans nos cœurs...

Alors évidemment le moral de ma journée n'a pas été très bon mais il y a des jours comme ça où l'on ne peut pas lutter contre... D'ailleurs aujourd'hui est aussi un jour particulier car mon oncle aurait fêté ses 62 ans, mon oncle lui aussi parti bien top tôt il y a deux ans... Alors si on ajoute à ce cocktail les angoisses liées à la maladie, vous comprendrez qu'aujourd'hui le moral n'était pas au beau fixe... Et puis il n'a pas fait beau et je n'ai jamais aimé le mois de novembre, ce mois grisâtre où seule la future fête de Noël qui s'annonce arrive à en égayer la morosité...

Mais parce que la vie doit reprendre le dessus je tenais absolument à faire une page de scrap en hommage à mon papa : la photo date de son dernier anniversaire (donc novembre 2005) ; il était entouré de ses quatre petits-fils qu'il adorait et ils sont si beaux tous les 5 !

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Template de Léa&UgoScrap.
Kit "October Festivities 4 PARTIE 1" de Dydyge.
Photo. perso.
 J'ai profité d'un défi Template n°71 sur le forum de Scrap'Avenue pour réaliser ma page : d'une pierre, deux coups...

Elifée m'a demandé de lui montrer une photo de ce grand-père qu'elle n'a pas connu et comme elle ne s'est pas vue sur la photo elle s'est mise à pleurer car elle n'existait pas encore et qu'elle ne l'avait pas connu... Cela n'a pas duré longtemps heureusement...
Nathaël lui a expliqué qu'il ne s'en rappelait pas non plus et il a même été surpris de revoir son visage : il ne s'en rappelait pas du tout !!!
Jorian, lui, n'a rien dit... C'est lui qui a le plus de souvenirs...

En écrivant ce soir je me rends compte que je vais mieux... Cela m'a fait du bien de faire ce message ! Et je vous laisserai sur une chanson de Grands Corps Malade de son dernier album qui n'est pas forcément très gaie mais que j'aime beaucoup :

" Nos Absents

C'est pas vraiment des fantômes, mais leur absence est tellement forte
Qu'elle crée en nous une présence qui nous rend faible ou nous supporte
C'est ceux qu'on a aimés qui créent un vide presque tangible
Car l'amour qu'on leur donnait est orphelin et cherche une cible

Pour certains on le savait, on s'était préparé au pire
Mais d'autres ont disparu d'un seul coup, sans prévenir
On leur a pas dit au revoir, ils sont partis sans notre accord
Car la mort a ses raisons que notre raison ignore

Alors on s'est regroupé d'un réconfort utopiste
À plusieurs on est plus fort mais on n'est pas moins triste
C'est seul qu'on fait son deuil, car on est seul quand on ressent
On apprivoise la douleur et la présence de nos absents

Nos absents sont toujours là, à l'esprit, dans nos souvenirs
Sur ce film de vacances, sur ces photos pleines de sourires
Nos absents nous entourent et resteront à nos côtés
Ils reprennent vie dans nos rêves, comme si de rien n'était

On se rassure face à la souffrance qui nous serre le cou
En se disant que là où ils sont, ils ont sûrement moins mal que nous
Alors on marche, on rit, on chante, mais leur ombre demeure
Dans un coin de nos cerveaux, dans un coin de notre bonheur

Nous, on a des projets, on dessine nos lendemains
On décide du chemin, on regarde l'avenir entre nos mains
Et au cœur de l'action, dans nos victoires ou nos enfers
On imagine de temps en temps que nos absents nous voient faire

Chaque vie est un miracle, mais le final est énervant
Je me suis bien renseigné, on n'en sortira pas vivant
Il faut apprendre à l'accepter pour essayer de vieillir heureux
Mais chaque année nos absents sont un petit peu plus nombreux

Chaque nouvelle disparition transforme nos cœurs en dentelle
Mais le temps passe et les douleurs vives deviennent pastel
Ce temps qui, pour une fois, est un véritable allié
Chaque heure passée est une pommade, il en faudra des milliers

Moi, les morts, les disparus, je n'en parle pas beaucoup
Alors j'écris sur eux, je titille mes sujets tabous
Ce grand mystère qui nous attend, notre ultime point commun à tous
Qui fait qu'on court après la vie, sachant que la mort est à nos trousses

C'est pas vraiment des fantômes, mais leur absence est tellement forte
Qu'elle crée en nous une présence qui nous rend faible ou nous supporte
C'est ceux qu'on a aimés qui créent un vide presque infini
Qu'inspirent des textes premier degré

Faut dire que la mort manque d'ironie"








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